Comme je le précisais en introduction, le métier de correspondant m’attire depuis quelques années. Quoi de plus prestigieux que les Etats-Unis d’Amérique pour exercer ce métier ? Je me souviens d’avoir regardé il y a 5 ans de cela le duplex de Jacques Cardoze depuis Washington au journal de 20h et avoir eu le déclic suivant : « C’est ça que je veux faire plus tard ! ».

« Ça » signifiait vouloir devenir correspondante pour une chaîne de télévision ou de radio ou encore pour la presse écrite/web. Je savais enfin ce que je voulais faire précisément dans le journalisme car tout était vague jusque là.

J’ai toujours voulu découvrir de nouveaux horizons dans un pays qui recense plusieurs culture, plusieurs histoires et plusieurs communautés. Être correspondant aux Etats-Unis représente la possibilité d’en découvrir plus sur le pays en temps réel, de vivre et montrer ce qu’il s’y passe avec son propre point de vue. Je pense que c’est une expérience unique aux souvenirs impérissables.

C’est l’occasion de vivre en immersion totale dans un pays pour décrypter son actualité au quotidien.

Pour en savoir plus sur le métier de correspondant aux Etats-Unis, j’ai interviewé Jacques Cardoze, actuel présentateur de « Complément d’Enquête » sur France 2 et ancien correspondant pour la chaîne au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

3 Questions à Jacques Cardoze

En janvier dernier, j’ai pu m’entretenir avec Jacques Cardoze, journaliste et ex-correspondant en Angleterre et aux Etats-Unis entre 2007 et 2018 pour lui poser 3 questions sur le métier de correspondant à l’étranger.

Elisa Humann : En quoi consiste le travail d’un correspondant aux États-Unis ? Quelle importance a-t-il au sein de la chaîne pour laquelle il travaille ?

Jacques Cardoze : Comme on vit en permanence avec la culture du pays en question,on essaie de récupérer des informations de tous bords, tout le temps. Cela peut se faire lors d’une rencontre dans la rue, par exemple. On est toujours à la recherche d’une comparaison. Il faut être curieux, écouter les experts, les diplomates, la population. Chaque échelle sociale est intéressante. Un correspondant est sans cesse à l’affût.

Quels sont les avantages et les inconvénients liés à la profession ?

Je dirai que les inconvénients sont plus d’ordre personnel. Lorsque j’étais aux Etats-Unis, je ne rentrais qu’une fois par an. On perd forcément des contacts et des amis. Néanmoins, la communauté française étant plus importante à Londres, on est moins dépaysé. Aux Etats-Unis, c’est autre chose, les Américains ont une culture plus individualiste. Du côté des avantages, être correspondant est une expérience unique dans une carrière et permet d’approfondir davantage les sujets. En résumé, on perd d’un côté pour gagner de l’autre.

Quelles différences voyez-vous entre les manières de travailler en France et aux USA ?

Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de différences, notamment sur le plan financier. Les jeunes journalistes et pigistes ont la même situation précaire en France comme aux USA. En revanche, les journalistes américains sont considérés comme de véritables stars et ont un salaire variable, quel que soit le support sur lequel ils travaillent. Il y a aussi plus de journalistes d’opinion ce qui, pour moi, pose problème car les journalistes doivent rester neutre.