Correspondants de presse : le tour du monde de l’information

Nul n’ignore que l’univers du journalisme regroupe de nombreuses branches de spécialisation. Pour ce Fil Rouge, je me suis penchée sur une tournure à la fois particulière et importante de la profession : le poste de correspondant de presse à l’étranger. Depuis une dizaine d’années, je souhaite devenir journaliste tout en voyageant à travers le monde. C’est donc en toute évidence que j’ai décidé d’enquêter sur ce métier.

J’ai trouvé intéressant d’enquêter sur cet aspect de la profession, de la documentation à l’action sur le terrain et l’approche par rapport aux individus rencontrés et vivant dans la (les) zone (s) couverte (s) par le journaliste.

Un correspondant  couvre l’actualité d’une région différente de celle où est située la rédaction du journal. Il ne rédige pas ses articles de presse mais se contente de livrer à sa rédaction une série d’informations et de photos mises en forme par un rédacteur au sein du média pour lequel il travaille. Le correspondant peut également proposer ses propres sujets.

Pour cela, j’ai interviewé Jacques Cardoze, ex-correspondant à Londres et à Washington pour France 2, Anne-Charlotte Hinet, reporter pour France 2 ainsi qu’Alban Mikoczy, actuel correspondant en Italie pour France 2. Dans le même temps, j’ai réalisé le portrait radio de Gregory Philipps, correspondant permanent aux USA pour Radio France.

Le fait d’interroger des journalistes français sur leurs expériences professionnelles à l’étranger est enrichissante, mais quid du point de vue d’un journaliste étranger travaillant en France ? A cette occasion, j’ai rencontré Richard Werly, journaliste suisse basé à Paris pour le quotidien national suisse Le Temps durant une interview télévisée.

Un métier-passion

En général, la profession de journaliste s’exerce lorsque l’on est passionné. Mais le métier de correspondant possède ses avantages et ses inconvénients. A commencer par l’entourage, envers lequel le/la correspondant.e, lorsqu’il est envoyé pour un certain nombre d’années à l’étranger, doit s’éloigner.  Comme me le confiait Jacques Cardoze :  » on perd d’un côté pour gagner de l’autre (…) on perd forcément le contact avec des amis mais on rencontre d’autres personnes sur place. »

Du côté des avantages, être correspondant constitue une expérience unique et permet d’approfondir davantage les sujets.

En effet, le correspondant évolue en permanence avec la culture du pays en question.

Un correspondant doit être sans cesse à l’affût. Il essaie toujours de récupérer des informations, quelque soit l’échelle sociale. Il est constamment à la recherche d’une comparaison. – Jacques Cardoze

Quelles conditions de travail ?

Il y a deux types de journées lorsque l’on est correspondant. La première partie de la journée principalement consacrée à la fabrication de sujets pour le journal télévisé et la deuxième au tournage de reportages-magazines (features).

Sur le plan financier, les jeunes journalistes et pigistes ont la même situation précaire en France comme aux USA.

Par contre, les journalistes américains sont considérés comme de véritables stars et ont un salaire variable, quel que soit le support sur lequel ils travaillent.

J’ai également appris que les médias étrangers n’étaient évidemment pas prioritaires auprès des administrations lors des reportages et qu’il fallait donc intéresser autrement les gens pour faire passer un message.

Il faut être à l’écoute de la société. Car pour comprendre l’actu française, il faut pouvoir la comparer par rapport à ce qu’il se passe à l’étranger. – Alban Mikoczy

Et les reporters dans tout ça ?

J’ai également comparé le métier de correspondant avec celui de reporter car les deux comportent quelques similitudes. Bien que polyvalent, le reporter ne travaille pas forcément seul comme le correspondant. Il peut être accompagné d’un journaliste rédacteur et quelques fois d’un preneur de son. J’ai donc voulu en savoir en peu plus en interviewant Anne-Charlotte Hinet, grand reporter à France 2.

Je tiens à remercier Francis Maroto pour son suivi sur cette enquêtes et ses précieux conseils, Jacques Cardoze, Anne-Charlotte Hinet, Alban Mikoczy, Gregory Philipps et Richard Werly pour leur disponibilité, leurs échanges passionnants sur leurs expériences de correspondants et/ou de reporter.

En espérant que vous apprécierez tous la lecture et le visionnage de cette enquête que j’en ai eu à l’écrire cette année !