« Hold Up » : une première agitée pour le nouveau spectacle de David Desclos

Vendredi 19 janvier, 20h30. Une foule compacte de doudounes noires à capuches et de bonnets se presse déjà devant les portes du théâtre du Gymnase – Marie Bell. A vue d’œil, je dirais une centaine de personnes. Ce que j’ignore, c’est ce qu’un grand nombre de places sont déjà occupées, de l’orchestre jusqu’au poulailler.

Car ce soir, alors que les températures avoisinent les -2 degrés, nous sommes tous invités à la première date du nouveau spectacle de David Desclos, « Hold Up ».

Pour commencer, David Desclos est ce qu’on appelle plus communément un « ancien taulard ». Incarcéré plusieurs fois suite à des braquages de banque et des évasions, il raconte son histoire dans un premier spectacle, « Ecroué de rire », retraçant son histoire pour sensibiliser les jeunes à l’importance de ne pas faire la même erreur que la sienne.

Aujourd’hui, il s’entoure de grands du rap français comme Stomy BugsyPassi ou encore Ärsenik qui sont venus interpréter leurs titres cultes sur scène !

Accompagnés des comédiens et des danseurs, « Hold Up » est un spectacle qui se jouera à nouveau le 15 février prochain et jusqu’à l’été au Théâtre du Gymnase à Paris.

Mais commençons néanmoins par le point négatif : trop d’invitations pour peu de places disponibles ! Plusieurs personnes ont dû rebrousser chemin car très vite, la salle a atteint sa jauge maximum.

Les ouvreurs se sont également retrouvés débordés face à l’afflux de spectateurs en quête de leurs billets.

20h55, cinq minutes avant le début prévu de la représentation, un jeune homme prend la parole et annonce qu’il ne reste que des places debout en orchestre et des places assises dans le poulailler. Ni une, ni deux, je monte les étages quatre à quatre pour trouver une place dans une loge minuscule où je ne peux m’assoir que sur le côté en me tordant le dos. Ma scoliose n’a pas vraiment apprécié.

N’y tenant plus, je redescends dans le hall, où David Desclos en personne se confond en excuses auprès des spectateurs malchanceux. Il invite ces derniers à le contacter directement sur ses réseaux sociaux afin qu’il puisse leur redonner une place pour la prochaine représentation, le 15 février prochain. « Je vous donne ma parole d’honneur que je le fais (sic). » déclare-t-il. C’est tout ce qu’on leur souhaite.

David Desclos (au centre) échangeant avec des spectateurs. ©Elisa Humann

Finalement, l’attachée de presse arrive à trouver une place, à 21h20 et des poussières, en loge au premier balcon, côté cour de la scène. C’est toujours mieux que rien. Côté positif : on aperçoit les comédiens en coulisses prêts à entrer sur scène, sautillants pour évacuer le trac.

21h45 : le spectacle commence, enfin.

« Hold Up » : une comédie musicale qui fait réfléchir sur la prison

Alors que la pièce commence sur une scène de perquisition plus vraie que nature dans le public, le spectacle alterne entre le récit de David Desclos, un peu façon standup, et alternant avec des chorégraphies de hiphop et des chansons mythiques du rap français interprétés par Passi, Stomy Bugsy ou encore par Lino et Calbo du groupe Ärsenik.

A chaque entrée sur scène, la salle exulte comme à un concert. Cependant les morceaux n’étaient pas joués dans leur intégralité, dommage.

De l’élaboration des casses aux arrestations en passant par les interrogatoires, on découvre toutes les étapes qui ont constitué une grande partie de la vie de David Desclos. Il y a aussi ce passage à l’hôpital psychiatrique, avec les techniques pour faire semblant de prendre les médicaments et une chorégraphie des patients en tenue blanche sur « Dizzidence politik » d’Indochine.

Côté régie, la musique était parfois lancée sur les fins de phrase de David, couvrant toute sa voix. Est-ce un choix de mise en scène ou un mauvais calage avec la régie ? Quelques larsens et grésillements ont parfois été désagréables à l’oreille.

On saluera néanmoins la passion avec laquelle les comédiens jouent le rôle des codétenus qui ont partagé la vie carcérale de David Desclos. Mention spéciale aussi à René-Marc Guedj, dans le rôle de l’inspecteur de police à la voix de canard mais également- et surtout – connu pour avoir découvert des talents de la scène humoristique française comme Chantal Ladesou, Anne Roumanoff ou encore Nicolas Canteloup…

En somme, « Hold Up » met l’accent sur des problèmes sociaux et porte un message de lutte contre la délinquance et la récidive en mettant l’accès sur l’importance de la justice restaurative.

David Desclos souhaite laisser aux jeunes générations un message d’espoir pour leur montrer « qu’un autre avenir est possible. »

« Hold Up » de et avec David Desclos, au théâtre du Gymnase – Marie Bell (Paris).

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