Live – report : Thérèse enflamme la Maroquinerie !

Un univers unique, des chansons émouvantes et un public survolté : voilà comment l’on pourrait décrire le concert de Thérèse le 12 juin à la Maroquinerie. L’artiste aux facettes multiples a donné pendant près d’une heure et demie un concert colossal, alliant entre pop, émotion et empowerment !

En première partie, Kelyboy donne le ton…

Kelyboy sur la scène de la Maroquinerie à Paris, le 12 juin 2024. ©Elisa Humann

En attendant, la sortie prochaine de son EP, Préférences Systèmes l’artiste mixe et joue de la guitare sur des sons techno et urbains, en référence à l’actualité avec Écumes dont le clip vient de sortir, Encore, Ride, sans oublier Couleurs du Chaos. Les titres sont enivrants et paraissent sans fin, pour le plus grand plaisir de l’assistance qui ne se fait prier pour danser et donner de la voix !

L’info à retenir :

Kelyboy a créé de la Chrysalide Team, un collectif artistique et musical émergent composées d’artistes queer et engagé.e.s. Louisadonna et Cœur Kokoro, qui ont rejoint Thérèse en deuxième partie, en font également partie.

Il faut reconnaître que cela fait plaisir de voir l’engagement d’artistes indépendants, déterminés à faire une entrée fracassante dans une industrie parfois trop polissée…

Un voyage existentiel entre résilience et combats des clichés !

La salle de La Maroquinerie, qui peut accueillir jusqu’à 500 personnes, est désormais pleine à craquer. Le public exulte lorsque Thérèse rentre en scène. Sans plus tarder, elle s’empare du micro, décoré de colliers de perles pour nous parler d’une Sirène, titre dystopique traitant de la prison tragique que sont les réseaux sociaux, issu de son EP « Métareverse ».

Le changement est ensuite radical avec L’Attente, titre éponyme du premier album de Thérèse, sorti le 22 mars dernier. Celui-ci fait référence à la période d’attente d’une greffe il y a deux ans. Le morceau offre un moment suspendu, faisant résonner les doutes et les certitudes sur fond de ballade pop.

Un peu plus tard, c’est Mala Diva et ses sonorités mélancoliques, qui revient avec pudeur sur la polykystose hépato-rénale héréditaire dont a souffert l’artiste, qui a depuis bénéficié d’une greffe de foie.

Thérèse interprétant « Sirène » sur la scène de la Maroquinerie, le 12 juin 2024. ©Elisa Humann

La question des stéréotypes est abordée avec Chinoise, une chanson dénonçant les clichés qui touchent la communauté asiatique au quotidien.

Le concert prenant un nouveau tournant lorsque quatre danseuses font leur entrée sur scène, accompagnées de Kitty Space, première drag queen asiatique franco-vietnamienne et candidate de la seconde saison de Drag Race France.

Thérèse et Kitty Space pendant « Chinoise », à La Maroquinerie, le 12 juin 2024. ©Elisa Humann

Alors que Thérèse tombe la veste, c’est aussi au tour d’une spectatrice de (presque!) tomber dans les pommes. Pas de doute, le concert de Thérèse est aussi une source de chaleur humaine ! Mais the show must go on et très vite, de nouveaux invités rejoignent Thérèse pour enflammer un public plus déchaîné que jamais !

Comparaison et appel à la sororité

Sur scène, l’artiste ne se ménage pas et donne l’impression d’avoir fait cela toute sa vie. Pourtant il n’en est rien. Le morceau Shonen illustre la comparaison dont nous pouvons tous faire l’objet les uns envers les autres. Pour le cas de Thérèse, il s’agit de confronter les avancées de sa carrière par rapport à d’autres artistes :

« J’en suis où j’en suis parce que j′suis une femme

Si j′étais un homme j’s′rais déjà Orelsan

Est-ce que j’dis ça parce que j′me sens mal?

Ou juste parce que j’entends l′seum? »

M’autosaboter revient également, avec beaucoup d’autodérision, sur les combats que doivent mener les artistes féminines. A cette occasion, Thérèse chante ce titre en duo avec Louisadonna, pour lutter contre le devoir de perfection souvent édicté par la société.

Dans le même style, Industrie BB, cette fois-ci interprété avec Cœur Kokoro, déconstruit un par un les fantasmes que l’industrie de la musique (et plus largement, de la société) voudrait imposer aux femmes.

Malgré les difficultés dénoncées dans les précédents titres, Thérèse tient néanmoins à rassurer le public en affirmant que « notre liberté est à la fois individuelle et collective ! » et qu’aucune règle ne prévaut sur une autre.

Une bonne entrée en matière pour No Rules, autre titre de l’album appelant à la liberté et à l’assumation de nos différences pour mieux vivre ensemble.

Alors que la fin du concert approche, Thérèse revient longuement sur cette notion de partage, à l’heure où la société est de plus en plus divisée par les conflits, les crises et le climat politique incertain. Elle précise en outre que le concert s’intitule « Not A Private Party » pour inciter le plus d’individus le plus diversifiés possibles à se rassembler grâce à la musique.

« Mon objectif : c’est de vendre de l’espoir. » conclut l’artiste après un discours engagé longuement applaudi.

Et tout ce que l’on peut dire, c’est que, grâce à Thérèse, l’espoir continuera très longtemps à faire vivre !

©Elisa Humann

Prochaines dates

23/08 : Lezarts Festival / Vicq-sur-Gartempe (86)

15/09 : Fête de l’Humanité / Brétigny sur Orge (91)

Retrouvez l’interview de Thérèse, quelques jours après la sortie de son album !

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