Little French Interview : Illa

Après la sortie de son deuxième EP, Autolyse, au début du mois d’avril, Illa présentait ce dernier à l’occasion d’un concert aux Trois Baudets. Rencontre avec l’artiste quelques minutes avant son entrée en scène.

Little French Reporter : Bonsoir Illa, comment ça va ?

Illa : Ca va parfaitement bien ! J’ai hyper hâte, je suis impatiente de monter sur scène, car ce soir, il n’y a que des gens que j’aime, des chansons, de la musique, ça va être trop cool !

C’est la première fois que tu te produis aux Trois Baudets ?

Je me suis déjà produite en 2021 mais en première partie, où j’ai joué 30 minutes en piano-voix mon EP Averses avant qu’il sorte. Cette scène est incroyable et l’équipe est très sympa ici.

Tu vas présenter ton nouvel EP ce soir, Autolyse, de quoi parle-t-il ?

Il parle d’autodestruction, d’amour à différents niveaux : personnel, familial et mondial. Il y a l’autodestruction qu’on a vis à vis de nous même, dans les comportements toxiques, dans un couple, dans la relation aux autres et plus largement à l’échelle humaine mondiale.

Je parle de la notion de la responsabilité que nous avons dans les conséquences de nos actes.

Quand on entend le terme Autolyse, cela fait penser un peu à une sorte d' »auto-analyse »…

L’autolyse est un mot qui existe vraiment à l’origine et qui signifie l’auto destruction des cellules. Il y a même plusieurs définitions, par exemple dans l’univers de la boulangerie. Mais ce qui m’intéresse, c’est le sens biologique de l’autolyse, avec l’autodestruction des enzymes. quand ton corps, ton corps meurt, ton corps se décompose. Et en fait, ce processus d’autodestruction des cellules qui permet la décomposition du corps humain, c’est l’autolyse.

Il y a également l’autolyse d’un point de vue psychologique et psychiatrique, qui est le suicide. Je trouve que tous ces termes là, ramènent à l’autodestruction. En résumé, quand ton corps meurt, toutes cellules se décomposent et ton corps s’attaque lui-même.

J’ai trouvé intéressant d’utiliser ce mot là parce que je le trouve poétique alors qu’il est hyper dur, comme les morceaux de l’EP.

On le voit notamment avec Nuages, où tu dénonces la société de consommation. Est-ce qu’il y a encore de l’espoir ?

Complètement. Pour moi, c’est détruire pour reconstruire. Ce n’est pas détruire pour amener à une fin. C’est pour ça que d’ailleurs l’EP se termine en l’air avec des notes qui se terminent en l’air. C’est que c’est la fin d’un cycle, mais c’est le début de quelque chose d’infiniment plus grand que tout ce qui a été problématique dans ce projet là.

Je trouvais ça intéressant de passer d’Averses à l’Autolyse en passant d’un truc un peu plus léger à quelque chose de très brutal, pour arriver à la suite.

Je termine En Tempête en disant que le soleil revient toujours après l’orage.

Au milieu de toute cette autodestruction, on trouve également de l’émotion, notamment avec la chanson Mon Père, qui parle d’un travail sur le deuil. Est-ce que la musique est un exutoire ?

Oui, complètement, complètement. J’ai commencé la musique comme ça et ça n’a pas changé depuis. C’était une thérapie.

Quels sont les autres projets à venir cette année ?

J’ai sorti une réédition d’Autolyse en version tiny desk. C’est un concept lancé anglo-saxon, où les artistes jouent des petits espaces de style entrepôt ou petite maison. Des chanteuses comme Rihanna, Taylor Swift ou encore le rappeur MacMiller en ont fait. Pour ma part, j’ai réalisé mon tiny desk dans un vrai salon, en acoustique.

Le concept n’est pas encore assez développé en France, et n’était pas accessible à mon niveau donc j’ai voulu le récréer à ma manière.

Retrouvez le live-report du concert d’Illa aux Trois Baudets !

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